Regardez des enfants dans une coure d’école ou dans un parque. Quand ils jouent. Il ne font pas semblant. Ils sont. Ils incarnent. Ils sont à fond. Ils vivent leur folie. Ils vivent les choses pleinement avec tout ce qu’ils ont de disponible : le corps, les émotions, la voix, le mouvement, … Ils improvisent en permanence et vivent le moment présent uniquement. Bien sur, avec la vision du monde, le vocabulaire, la liberté, et l’inconscience qu’ils ont à leur age, ce qui nous différencie d’eux.
Car nous avons grandi. et, comme disait Augusto Boal, le fondateur du théâtre de l’opprimé, du théâtre forum et bien d’autres pratiques de théâtre, tous les enfants sont des acteurs, des chanteurs, des danseurs, des peintres ; c’est en grandissant que nous perdons ces capacités, pour tout un tas de bonnes et mauvaises raisons que, comme on en a facilement l’habitude, on préfère accorder à l’autre, à nos parents, à la société, au monde occidental, … Mais dont, quoi qu’il en soit, le principal protagoniste est nous même. Et c’est le même nous même qui est aujourd’hui en mesure de retrouver toute cette liberté en lui. Tout est là, juste sous les couches, les armures, les blindages. Et ils ne sont pas si durs à faire tomber. Retrouver cette folie d’enfant, dans la peau de l’adulte conscient et bienveillant que tu es.
Alors, voilà ce que je te propose : retrouver le chemin du jeu, du joueur en toi. De l’enfant qui joue, mais cette fois ci, depuis ta posture d’adulte, avec ta présence et tout le reste : ton histoire, tes rengaines, tes colères, tes tristesses. Ré apprendre à jouer. Avec un ballon, avec ton corps, ta respiration, des mots, des sons, …
Ré-apprendre que jouer n’est pas gagner – si tu cherches juste à gagner, tu n’es plus dans le jeu, tu es dans la compétition – Jouer, c’est voir l’autre comme l’adversaire et le partenaire en même temps. C’est le devancer et le laisser reprendre du terrain, c’est donner des coups de bâton sans faire mal, se vanter comme un paon, à en devenir mégalo, aimer comme une merveille tout ce qui est là, laisser vivre sa colère tout d’un coup, jusqu’au bout, jusqu’à l’hystérie (maitriser) déclarer que ça fait du bien, dire doucement quelques mots de poésie et proposer de danser un peu … Bref, jouer, c’est se laisser être un peu fou.
Jouer et jouir. Jouir seul, jouir avec l’autre, avec le groupe (chouette programme). Jouir de chaque consigne, de chaque règle. S’inventer des défis en permanence, les réaliser et en être heureux. Jouir, c’est se laisser emmener par la vague et laisser le plaisir monter. oui, oui, oui. le plaisir d’être là, au aguets, d’attendre l’ouverture, dans l’immobilité et le silence et bondir quand c’est le moment. le plaisir de chanter, d’explorer chaque mouvement de son corps. Le plaisir de réussir, de gagner, comme le plaisir de tomber, de perdre, de ne pas savoir quoi dire. Jouir d’être content. Jouir de ce que vit l’autre autant que ce que je vis moi.
Et pour cuisiner cela, il faut plusieurs ingrédients, que je propose dans mes cours et accompagnements :
1 – Avoir un cadre clair et bienveillant, où la moquerie et le jugement son laissés en dehors et où chacun(e) devient un soutien de celle ou celui qui se dévoile et rentre dans la folie du jeu.
2 – Ré apprendre à respirer et se connecter à son corps pour mettre autant de présence et d’attention à l’immobilité et au silence qu’à chaque mouvement et chaque mot.
3 – Méditer – C’est déjà un sacré jeu pour apprendre à négocier avec son mental et trouver le bon deal pour qu’il mette de côté son petit, moyen, grand, côté jugeant, auto-jugeant.
4 – Re connecter en nous, les parts de folie, d’immoralité, de frénésie … toutes les « manifestations extrêmes de la vitalité humaine ». Et en jouer. En jouir, le plus simplement du monde.
Alors, ça vous tente ?
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